27 Avril 2022
Il y a de nombreuses années, j'ai créé un blog, où j'écrivais, où je montrais des photos de moi que j'ai pendant des shootings. Un blog où je partageais des messages importants. Mais je n'ai pas souhaité reprendre/continuer ce blog, car j'ai fais du chemin depuis, et que j'ai envie d'exprimer les choses différemment ici, et d'aller encore plus loin dans le partage de qui je suis. Mais sur ce blog j'y ai des textes, des partages qui ont de l'importance et toujours un sens pour moi. C'est pourquoi je remettrais ici certaines choses de ce blog, et je partagerai aussi des photos et les messages qui vont avec.
Et je commence par ce partage de texte/expérience que j'avais fais en 2015, une expérience qui est complètement dans la lignée de ce que je souhaite transmettre ici :
Aujourd'hui j'aimerai partager avec vous une expérience qui a été réalisée à Londres et qui me touche particulièrement. Ce sont des membres de The Liberators International qui en sont les instigateurs, et je vous ai traduis l'interview de la jeune fille qui a réalisé cet acte d'amour:
"L'histoire de la fille qui se déshabille en public (Écrit par Jae Ouest)
15 août 2015
Quand je suis entrée dans les rues de Piccadilly Circus avec le tableau blanc et les marqueurs dans une main et le bandage pour mes yeux dans l'autre, je ressentais un tel sentiment de vulnérabilité sur ce que j’étais sur le point de faire. J’ai observé les gens qui déambulaient dans la rue ce dimanche midi, décontractés, inconscients de la peur et des pensées que j’avais en tête. J’avais vu un grand nombre de familles et d'individus de différentes cultures et étais inquiète de les offenser en exposant mon corps dans cet acte de liberté que je suis sur le point de réaliser.
Quand mes vêtements sont tombés au sol j’ai placé le bandeau sur mes yeux, je pouvais sentir un déplacement de l'attention sur moi et de la confusion, de l’agitation dans l'air. Mon cœur battait la chamade tandis que tous les pires scénarios fusaient dans ma tête. J’avais peur que personne ne vienne dessiner un cœur d'amour sur mon corps et que je sois laissée à l'air libre dans mes sous-vêtements, un spectacle pour être ridiculisée.
Les minutes passaient et j’avais l’impression que c’était des heures. Habituellement, au cours d'expériences publiques, nous avons un couple de personnes plantés dans la foule pour agir en tant que spectateurs et intervenir si rien ne se passe, mais je savais qu’Elliot et Pete étaient les seuls et qu’ils étaient à la caméra, de sorte que je mettais vraiment ma confiance dans le public du début à la fin. Tout d'un coup j’ai senti un des stylos dans ma main gauche s’envoler. Le ressenti de la plume sur ma peau était l'un des sentiments de soulagement, de gratitude et d'amour les plus intenses que je n’ai jamais senti. J’ai juste fondu en larmes. Je ne sais pas qui était la première personne mais je lui suis tellement reconnaissante pour sa contribution. Après ce premier cœur d’amour dessiné, une sorte de connexion a été établie et cela a libéré les autres qui ont emboîté le pas, et tous les stylos ont quitté mes mains à un rythme rapide!
Un des moments les plus émouvants et inspirants pour moi a été d’écouter un père expliquer à ses enfants ce que je faisais. Il reconnaissait le fait que tout le monde devrait s’aimer exactement comme il est et qu’ils devraient apprécier les corps qui leur sont donnés. Il a réchauffé mon cœur de savoir que ses enfants et d'autres allaient grandir dans la compréhension de l'impact de ce problème mondial, et qu’ils contribuent après en dessinant un cœur d'amour sur mon corps. Si tout le monde pouvait connaître et apprécier la façon dont ils sont beaux depuis l'enfance, je pense que ce monde serait un endroit très différent.
Avec la prévalence croissante des troubles alimentaires et l'estime de soi à travers le monde, cet acte public de l'acceptation de soi vise à amener les gens à remettre en question la véritable relation qu'ils ont avec eux-mêmes et l'image corporelle.
Qu'est-ce que la police a dit?
La police anglaise a appuyé ma décision de me lever et a simplement demandé s’ils devaient veiller sur moi pour ma sécurité. À la fin de l'expérience, je me suis habillé et leur ai donné un câlin de remerciement.
D'où vient l'idée?
L'image du corps et de l'acceptation de soi est quelque chose qui m’a toujours passionné après avoir connu un trouble de l'alimentation à l'école secondaire et au début de mes vingt ans. Comme l'a dit Richard Bach "nous enseignons le mieux ce que nous avons le plus besoin d'apprendre", de ce fait je pense que cela fait partie de mon but d'être ici. Un soir, je regardais sur TED un discours de Amanda Palmer "L’art de poser" et ai été vraiment inspiré par sa vulnérabilité et son courage. Elle a décrit comment elle s’était mise à nu pour permettre à ses fans de dessiner et d'écrire tout ce qu'ils voulaient sur elle. Cette nuit-là lorsque je me suis couchée, l'idée de lier la vulnérabilité de la nudité avec l'estime de soi dans un lieu public m’est venu à l'esprit. Rien que la pensée de regarder vers le bas de mon corps et de le voir recouvert de cœurs d'amour fait par d'autres personnes m’a donné les larmes aux yeux. Il est vrai que nous pouvons être très durs avec nous-mêmes, nous pouvons vraiment être nos pires critiques. Les attentes irréalistes que nous plaçons sur nous-mêmes peuvent nous amener à rejeter ouvertement l'amour que d'autres donnent à cause d'un sentiment d'indignité. Je savais que cela était un concept global qui pourrait concerner beaucoup de gens, donc je me suis mise dans cette situation pour confronter les gens à leurs propres doutes, et leur faire réaliser que douter de soi est en rapport direct avec la façon dont ils se regardent."